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conquête de Philippe-Auguste. Le chapiteau cubique simple ou divisé se rencontre aussi dans cette province ; il est souvent décoré de peintures, comme on peut le voir encore dans l’église de Saint-Georges de Boscherville et dans celle de l’abbaye de Jumièges. Nous retrouvons même ces chapiteaux dans des parties carlovingiennes des églises françaises de l’Est. La crypte de l’église Saint-Léger de Soissons contient encore un chapiteau cubique peint, fort remarquable, qui paraît dater du Xe siècle. Nous en donnons une copie (25). Les ornements sont blancs sur fond jaune ocre.


La pénétration du cube dans la sphère est tracée par une légère entaille double, ainsi que l’indique le profil fait sur l’axe A B, ce qui donne à ce chapiteau une physionomie particulière. Ce n’est pas là le pur chapiteau rhénan.

De tous ces divers styles romans, dont la variété est infinie et dont nous n’avons pu que tracer les caractères les plus saillants, un seul arrive à une transformation à la fin du XIIe siècle ; c’est le style français proprement dit, car les chapiteaux suivaient naturellement les progrès de l’architecture (voy. Architecture, Cathédrale). Les autres se traînent sur des traces vieillies, se perdent, ou tombent dans des raffinements puérils. Nous allons