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[charpente]
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longitudinale. Ces pannes soulagent le chevronnage profilé en P, mais ont pour but principal d’empêcher le hiement de la charpente. Le chevronnage est muni également de courbes sous lesquelles sont cloués les bardeaux, ainsi qu’on le voit en H. Le sous-faîte K et les entre-toises L sont réunis par des croix de Saint-André qui maintiennent les poinçons verticaux.

Cette charpente, malgré le soin apporté dans les assemblages, a poussé au vide, et, comme nous l’avons dit plus haut, on a dû, quelques années après sa construction, maintenir son écartement par des entraits posés de deux en deux fermes ; elle paraît dater des dernières années du XVe siècle.

Nous donnons (34 ter) le détail des sablières, des blochets, des gros et petits couvre-joints rapportés sur les bardeaux, à l’échelle de 0,05 c. pour mètre. On remarquera (fig. 34 bis) que les courbes du chevronnage viennent s’assembler dans des entraits retroussés, qui eux-mêmes s’assemblent dans les entre-toises R posées d’un poinçon à l’autre. Cela n’est guère bon ; mais on se fiait, avec assez de raison, aux bardeaux pour maintenir les courbes légères du chevronnage, ces bardeaux formant comme une voûte qui offrait elle-même une assez forte résistance. Entre les chevrons, espacés de 0,45 c. environ d’axe en axe, sont posées, sous la volige, des chanlattes destinées à lui donner une plus grande solidité[1].

La salle principale de l’hôtel de ville de Saint-Quentin nous laisse voir encore une charpente sans entraits, du commencement du XVIe siècle, dont la disposition rappelle celle de l’église de Hargnies.

  1. Nous devons les dessins de cette charpente à M. Bruyerre, architecte, qui l’a relevée avec soin et a bien voulu nous communiquer ses notes.