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[voûtes]
[construction]
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une rainure évidée, concentrique à la courbe donnée par l’arc étalon dont nous avons parlé ci-dessus (fig. 56). À l’aide de deux cales C passant par ces rainures, on rend les deux cerces rigides, et on peut, à chaque rang de claveaux, les allonger suivant le besoin, en les faisant glisser l’une contre l’autre. Les cerces sont fixées sur l’extrados des arcs au moyen des deux équerres en fer AB clouées à l’extrémité des cerces ; le maçon doit avoir le soin, après avoir placé les becs AB sur les points marqués sur les arcs, de laisser pendre la face de la cerce verticalement avant de la fixer contre les flancs des arcs, soit par des coins, soit avec une poignée de plâtre. Ainsi l’ouvrier ferme les remplissages des voûtes conformément à l’épure tracée fig. 50 ; c’est-à-dire, qu’en donnant à chaque rang des claveaux de remplissage une courbe assez prononcée qui les bande et reporte leur charge sur les arcs, il n’en est pas moins contraint de faire passer cette courbe dans un plan vertical, car c’est sous chaque ligne séparative des rangs de moellon qu’il doit placer la cerce, ainsi que le fait voir la fig. 59, et non sous les milieux de ces rangées de moellon.


Ce n’est pas sans raison que l’on doit placer les cerces dans un plan vertical, et faire passer par conséquent l’arête du lit de chaque rangée de moellon dans ce plan vertical. Ces lits (60) à l’intrados traçant des courbes, il en résulte que la section CD se trouve avoir un plus grand développement que la section DB qui commande le nombre des rangées de moellon, et même que la section DA, quoique en projection horizontale la ligne DA soit plus longue que la ligne DC. Le maçon doit tenir compte, à chaque rangée de moellons, de ce surplus du développement, et donner à chacun de ces rangs une douelle présentant la surface tracée en E. Il faut donc que l’ouvrier soit guidé par un moyen mécanique ; la cerce, posée toujours verticalement, établit forcément la forme à donner aux douelles. Si le maçon fermait les remplissages par des rangées de claveaux dont les douelles seraient d’une égale largeur dans toute leur étendue, il serait obligé, arrivé à la clef, de tenir compte de tout le surplus du développement que donne la section CD sur la section DB, et il aurait deux derniers rangs de moellon présentant à l’intrados une surface analogue à celle figurée en G, ce qui serait d’un effet désagréable et obligerait d’employer,