Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 4.djvu/392

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[créneau]
— 389 —

merlons sont très-épais et percés de larges meurtrières garnies de rouleaux en pierre tournant verticalement sur deux pivots, de manière à fermer complétement la meurtrière pendant que le soldat charge son arme.

En A est tracé le plan des merlons ; en B, le rouleau de pierre de la meurtrière est tourné de façon à permettre de tirer ; en C, de façon à masquer l’ouverture. Ces merlons, très-étroits d’ailleurs, sont munis de profils pour empêcher les balles de ricocher. Il existe des embrasures de ce genre dans les fortifications de Nuremberg antérieures à celles élevées par Albert Dürer (voy. Embrasure). On voit aussi, sur les courtines réunissant les gros bastions circulaires construits par cet habile artiste autour de la même ville, des crénelages disposés pour du canon et des arquebusiers qui méritent d’être mentionnés ici : ils sont percés dans un parapet très-épais ; les meurtrières se composent d’un trou circulaire avec une mire au-dessus ; les créneaux sont munis de volets en bois à bascule percés d’un trou pour pointer avant de démasquer la bouche de la pièce (17) ; le chemin de ronde est entièrement couvert par un appentis.


Plusieurs des courtines de Nuremberg sont munies de crénelages en bois posés au-dessus des parapets, percés d’embrasures pour les bouches à feu, ainsi que l’indique la fig. 18. Évidemment ces crénelages en bois, qui rappellent les hourds du moyen âge, ont été prévus lors de la construction des courtines, car les glacis arrondis dans lesquels sont percées les embrasures sont garnis de corbeaux en pierre destinés à porter ce crénelage en pans-de-bois.

Au commencement du XVIe siècle, on voit souvent les courtines et