Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 5.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[engin]
— 214 —

pouvait être transporté sur des rouleaux, et s’il ne s’agissait que d’élever les colonnes d’un sanctuaire, il n’était besoin que de lui faire faire une conversion, de façon à placer son axe normal à la courbe du chevet[1].

Voici (3) un de ces engins que nous avons essayé de rendre pratique, car les tracés que nous donnent les peintures anciennes sont d’une naïveté telle qu’on ne doit les considérer que comme une indication de convention, une façon d’hiéroglyphe. En A, on voit le plan de l’engin, dont le treuil horizontal B est disposé de manière à pouvoir enrouler deux câbles. Le profil D de cet engin montre l’un des deux plateaux circulaires C du plan, lesquels sont munis, sur chacune de leurs faces, de huit dents mobiles, dont le détail est présenté en G de face et de profil. Les grands leviers E sont à fourchettes et embrassent les plateaux circulaires ; abandonnés à eux-mêmes, ces leviers prennent la position KL, venant frapper leur extrémité sur la traverse L, à cause des contre-poids I. Alors les

  1. Les engingneurs du moyen âge n’étaient pas embarrassés pour faire mouvoir d’énormes charpentes toutes brandies ; nous en aurons tout à l’heure la preuve.