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de bœufs la traîner ; mais elle creva à la première épreuve et tua un grand nombre de gens. En 1460, Jacques II d’Écosse fit fondre une bombarde monstrueuse, qui creva au premier coup.

Vers cette époque, on renonça aux boîtes emboutiés, mais on fit des canons et bombardes avec boîtes encastrées, principalement pour les pièces qui n’étaient pas d’un très-gros diamètre ; car pour les bombardes qui portaient 60 livres de balles et plus, on les fabriqua en fonte de fer ou de cuivre, ou même en fer forgé, en forme de tube, avec un seul orifice.

Il existe encore quelques bombardes fabriquées au moyen de douves de fer plat, cerclées par des colliers de fer comme des barils ; peut-être ces pièces sont-elles les plus anciennes : elles ne se chargeaient pas au moyen de boîtes à poudre, mais comme nos bouches à feu modernes, si ce n’est qu’on introduisait la poudre au moyen d’une cuiller, puis une bourre, puis le boulet, puis un tampon de foin ou d’étoupes, à l’aide d’un refouloir.

La plus belle bouche à feu que nous connaissions ainsi fabriquée se trouve dans l’arsenal de Bâle (Suisse) (22). Elle est en fer forgé. La culasse A est forgée d’un seul morceau ; l’âme se compose d’un douvage de lames de fer de 0,03 c. d’épaisseur sur 0,06 c. de largeur. Ces douves sont maintenues unies par une suite d’anneaux de fer plus ou moins épais ; en B est un anneau beaucoup plus fort sous lequel est interposé une bande de cuivre. En C est figurée la gueule du canon, dont l’âme n’a pas moins de 0,33 c. de diamètre. La lumière est très-étroite. Dans le même arsenal, on