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bruit, avec persistance, jusqu’à leur achèvement. Cependant ces ponts étaient solides et parfois très-hardis, puisque plusieurs d’entre eux, comme celui de Saint-Esprit par exemple, excitent notre admiration.

Les piles des ponts du moyen âge étaient élevées au moyen de bâtardeaux et rarement sur pilotis. On cherchait au fond du fleuve un lit solide, et l’on bâtissait dessus. Si l’on enfonçait des pilotis, c’était en amont des avant-becs, lorsque les fonds étaient sablonneux et pour éviter les affouillements. C’est ainsi que sont construites les piles du pont de la Guillotière à Lyon, qu’étaient fondées celles du Petit-Pont à Paris, du pont de l’Arche et du pont de Rouen. Quant aux arches, nous avons vu que celles des ponts Saint-Bénezet et Saint-Esprit sont composées de rangs de claveaux juxtaposés, non liaisonnés. Quelques arches de pont, d’une ouverture médiocre, notamment dans le Poitou, sont construites au moyen d’arcs-doubleaux séparés par un intervalle rempli par un épais dallage au-dessous du tablier, ainsi que l’indique la figure 10.


Ces arcs-doubleaux sont alors posés en rainure dans les piles et conservent une parfaite élasticité. Les eaux pluviales qui s’infiltrent toujours à travers le pavage