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et l’on n’aurait pas construit devant un grand nombre d’églises conventuelles, cathédrales ou paroissiales, des appendices aussi importants, s’ils n’avaient pas dû répondre à un besoin sérieux. Observons d’ailleurs que ces porches s’élèvent, sauf de rares exceptions, dans un espace de temps assez limité, de 1130 à 1200.

En F, est tracé le plan de la salle supérieure du porche primitif d’Autun, et en G, le plan de cette salle après la reconstruction du porche actuel ; construction qui, comme nous l’avons dit, ne fut point terminée. La cathédrale d’Autun n’est pas la seule qui ait été précédée de porches importants avec premier étage. Ce n’est qu’au XIIIe siècle, lors de la reconstruction de ces grands monuments de nos cités, que l’on a renoncé complètement à ces dépendances. La cathédrale du Puy en Velay possède un porche ouvert, du XIIe siècle, avec grand emmarchement, ou plutôt l’église elle-même n’était qu’un immense porche, dont le degré arrivait au pied de l’autel. La partie antérieure de la cathédrale de Chartres laisse voir encore le plan et la disposition d’un porche profond, avec salle supérieure, qui ne fut supprimé qu’au XIIIe siècle.

L’église abbatiale de Saint-Denis possédait un vaste narthex très-ouvert du côté de la nef, et fermé du côté extérieur, mais surmonté d’une salle voûtée. La petite église de Saint-Leu d’Esserent, conserve encore son porche fermé du XIIe siècle, avec salle supérieure ; or, ces constructions datent de 1140. Mais voici (fig. 15) un porche plus ancien que le porche actuel de la cathédrale d’Autun, et qui présente une disposition plus franche encore et non moins monumentale. C’est le porche de l’église de Châtel-Montagne (Allier). La construction de ce porche est