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[porche]
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sur l’intérieur en manière de tribune. La figure 16 présente l’élévation extérieure de ce porche, qui, avec ses constructions supérieures, forme la façade de l’édifice.


Le caractère de cette architecture est tout empreint d’un bon style dont nous retrouvons les éléments dans l’architecture romano-grecque des environs d’Antioche. Mais ici les matériaux (granit) sont petits, tandis que ceux qui ont servi à élever les monuments byzantins de Syrie sont grands et largement appareillés. Les fenêtres ouvertes dans les arcs supérieurs de cette façade éclairent la tribune ; l’arc milieu forme le tracé du berceau intérieur. Nous donnons (fig. 17) la coupe longitudinale de ce porche, avec l’amorce de la nef, et (fig. 18) sa face latérale[1]. Si la construction est simple et bien ordonnée, on remarquera que les proportions sont des plus heureusement trouvées. On reconnaît, dans ce joli édifice, la trace d’un art très-avancé, délicat, étudié ; et cependant l’église de Châtel-Montagne est située au milieu d’une des contrées les plus sauvages de la France. Aujourd’hui, dans ces

  1. Les dessins de ce porche nous ont été fournis par M. Millet, chargé de la restauration de l’église de Châtel-Montagne.