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d’un ordre inférieur, il suffira d’examiner la figure 75, qui donne en A une porte latérale de l’ancienne église d’Alet (Aude), détruite aujourd’hui en grande partie, et en B une porte latérale de la nef de l’église de Cinqueux (diocèse de Beauvais). La porte A semble copiée sur un édifice romano-grec de la Syrie septentrionale ; celle de Cinqueux s’affranchit déjà des données antiques. Le principe de structure est identique pour ces deux exemples, les caractères sont différents. Ce parallèle fait assez connaître que notre architecture du XIIe siècle doit être étudiée par provinces, comme les dialectes qui ont concouru à former notre langue ; que cette étude demande une analyse délicate et la réunion d’un grand nombre de matériaux, si l’on prétend apprécier les diverses sources auxquelles notre art du moyen âge a été puiser avant d’arriver au développement de l’école laïque française.

Nous pourrions accumuler les exemples propres à faire ressortir les variétés des écoles romanes de l’ancienne Gaule dans l’expression d’un même principe, mais nous craindrions de fatiguer nos lecteurs et d’étendre démesurément cet article déjà bien long. Les provinces diverses de ce territoire qu’on appelle aujourd’hui la France s’appuient, dans la formation de leur architecture comme du langage, pendant les XIe et XIIe siècles, sur les mêmes éléments. La basse latinité est le point de départ, mais ces provinces possèdent chacune un caractère particulier ; elles subissent des influences, soit locales, soit étrangères ; puis il arrive