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Il semble que l’art de l’architecture, qui est une création du second ordre, procède comme la nature elle-même, qui, sans se départir jamais du principe primitif, développe les conséquences en conservant toujours une trace de son point de départ. Si nous avons été saisis d’un profond sentiment de curiosité et d’intérêt philosophique en étudiant peu à peu l’architecture du moyen âge en France, c’est que nous avons reconnu, dans les développements de cet art, un système créateur qui nous reporte à ces tâtonnements logiques de la nature en travail de ses œuvres.


Cet art, si étrangement méconnu, et dont le premier tort est de s’être développé chez nous, le second d’exiger, pour être compris, une tension de l’esprit, ne procède point, comme de nos jours, par une succession de modes ; mais par une filiation non interrompue dans l’application des principes admis. Si bien qu’en décomposant un édifice du XVe siècle, on peut y retrouver le développement de ce que ceux du XIIe siècle donnent en germe, et que, en présentant une suite d’exemples choisis entre ces deux époques extrêmes, on ne saurait, en aucun point, marquer une interruption. De même, dans l’ordre de la création, l’ana-