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parvis ; des tombes étaient élevées dans l’enceinte. Ces dispositions, comme la plupart de celles qui tenaient à la dignité des églises cathédrales ou abbatiales, furent bouleversées par les abbés et les chapitres pendant le dernier siècle. Ces emplacements furent livrés, moyennant une redevance, à des marchands, les jours de foire, puis bientôt se couvrirent d’échoppes permanentes. Pour quelques rentes, le clergé des cathédrales et des abbayes aliénait ainsi les dépendances de l’église ; le premier il portait le marteau sur tout ce qui devait inspirer le respect pour les monuments sacrés.

PATIENCE, s. f. (miséricorde). Petit siège en forme de cul-de-lampe, placé sous la tablette mobile des stalles, et servant de point d’appui lorsque celle-ci est relevée (voy. Stalle).

PAVAGE, s. m. Le pavage des voies publiques, des places, des cours des palais, est un travail que l’on ne voit entreprendre que dans un État civilisé. Les Romains apportaient, comme chacun sait, une grande attention aux pavages des rues des villes, et partout où ils ont séjourné, on retrouve de ces grandes pierres dures, granit, grès, lave, basalte, posées irrégulièrement au moyen d’une sauterelle, et formant, sur une couche de béton, une surface assez unie et d’un aspect monumental. Ces pavages, établis de manière à durer plusieurs siècles, servirent en effet jusque pendant les premiers temps du moyen âge. Peu à peu, n’étant pas renouvelés ni même entretenus, ils se dégradèrent, furent remblayés, afin de boucher les ornières les plus profondes, et disparurent sous une épaisse couche de boue ou de poussière. Les grandes voies des villes gallo-romaines, pendant la période carlovingienne, conservèrent tant bien que mal les pavages antiques, mais les égouts s’obstruaient, les pavés s’écrasaient, et ces voies ne formaient plus que des cloaques immondes. Cependant, déjà au XIIe siècle, on pavait certaines places ou des voies fréquentées.

Nous avons retrouvé parfois des restes de ces pavages, faits habituellement de petits cubes de grès ou de pierre résistante[1] (fig. 1).

Philippe-Auguste passe pour avoir fait paver les rues de Paris au moyen de grandes pierres de grès[2]. Guillaume le Breton prétend que ce pavage était fait de pierres carrées et assez grosses. Il n’existe pas trace de ce pavé. Lorsque, il y a quelques années, on découvrit les fonda-

  1. Dans la cité, à Paris ; à Vézelay, à Senlis, à Provins, à Coucy-le-Château.
  2. Guillaume de Nangis, Chronicon, 1184, édit. de la Société de l’histoire de France, t. I, p. 78.