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[tour]
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On observera que cette tour interrompt le chemin de ronde des courtines sur lesquelles, d’ailleurs, elle prend un commandement considérable. Un large degré à rampe droite, posé sur des arcs (voyez en E, fig. 68), atteint le niveau d’un des chemins de ronde et débouche en face d’une porte s’ouvrant sur l’escalier à vis. La pente du sol intérieur s’inclinant vers l’entrée, une gargouille est percée en G, à 2 mètres environ au-dessus du sol des lices, et pouvait, au besoin, servir de porte-voix pour des patrouilles rentrantes.


Cet ouvrage, qui appartient aux défenses ajoutées à la cité de Carcassonne par Philippe le Hardi, est construit comme la tour de l’Évêché, en assises de grès dur, à bossages, et appareillé avec soin. Il domine la barbacane de l’enceinte extérieure et tous les alentours, car il se trouve planté sur le point le plus élevé du plateau. Sa masse sert de masque à l’église de Saint-Nazaire, distante seulement de 25 mètres. Sa plate-forme est couverte de dalles, et une guette H (voyez fig. 70) la surmonte, afin de permettre au maître enginéor de commander la manœuvre du grand engin mis en batterie sur cette plate-forme[1].

Du dehors, la tour de la poterne Saint-Nazaire présente un aspect plus imposant encore, car le sol des lices est à 3 mètres en contre-bas du seuil de la seconde porte. La figure 71 montre ces dehors du côté de la poterne, les hourds étant supposés mis en place pour la défense.

  1. La pierrière est figurée en batterie sur cette plate-forme.