Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 9.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[vantail]
— 353 —

solide qui composait une riche ornementation. Le fragment que nous donnons ici paraît dater du XIVe siècle, et provient de la collection des dessins de feu Garneray[1].


On bardait aussi les vantaux de bandes de fer horizontales posées à recouvrement. Ces bandes étaient unies ou découpées en manière d’écailles ou de lambrequins (fig. 7), maintenues les unes sur les autres, ainsi que l’indique la section A, avec force clous qui pénétraient dans le bois. Ce vantail était attaché à une porte de l’abbaye de Saint-Bertin, à Saint-Omer[2]. Il paraît également remonter au XIVe siècle. C’était ainsi (sauf les ornements) qu’étaient habituellement bardés des vantaux de poternes des châteaux, quelquefois même des habitations privées. On se contentait le plus souvent, pour les vantaux de portes des maisons et hôtels, de garnitures de têtes de clous plus ou moins ouvragées (voyez Clou), posées en quinconce ou suivant la trace des traverses et décharges contre lesquelles les frises s’appliquaient.

Ainsi que nous l’avons dit plus haut, il ne nous reste, en France, aucune trace de vantaux de portes du moyen âge revêtus de bronze ; cependant plusieurs églises en possédaient. Dom Doublet[3] parle des

  1. Sans indication de provenance.
  2. Dessin de la collection Garneray.
  3. Antiq. et recherches de l’abbaye de Saint-Denys en France, liv. I, ch. xxxiii.