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jusque dans la Lorraine et même la basse Champagne, de même l’école des verriers rhénans s’est quelque peu infusée dans nos ateliers français. Au sein de cette école rhénane les traditions du XIIe siècle se prolongent très-tard, soit comme style, soit comme procédés de fabrication. Au XIIIe siècle encore, on fabriquait à Strasbourg des vitraux qui semblent appartenir à une époque très-antérieure. Les figures conservent leur caractère archaïque, et l’ornementation est tout empreinte d’un style roman très-prononcé. En France, dès le milieu du XIIe siècle, l’ornementation possède son allure particulière, qui se distingue parfaitement du dessin encore admis dans la sculpture ; il n’en est pas ainsi même au commencement du XIIIe siècle en Alsace. L’ornementation peinte des vitraux s’inspire des mêmes modèles qui ont servi à la composition des ornements de l’architecture. Les procédés employés dans la peinture sur verre ont une rigidité qui ne se rencontre pas dans nos vitraux. À dater du XIIIe siècle, la grisaille, destinée à former le dessin et les traits d’ombres, est absolument noire et opaque, les demi-teintes sont faites par hachures et n’ont pas la translucidité chaude de nos teintes.


Voici (fig. 37) une bordure d’un des vitraux de la nef de la cathé-