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[voûte]
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nous venons de donner (fig. 35 et 36) ; ils prétendirent, vers la même époque, c’est-à-dire au commencement du XIVe siècle, avoir, avec des arcs formés de courbes composées, des liernes sur un plan horizontal et non plus inclinées vers les formerets et arcs-doubleaux. Voici (fig. 38) comment ils s’y prirent pour arriver à ce résultat.


Soit un quart de voûte d’arête ABCD, un tierceron étant tracé en AE. Pour les naissances de tous ces arcs, c’est-à-dire du formeret AB, du tierceron AE, de l’arc ogive AC, de l’arc-doubleau AD, et de tous les autres arcs, s’il plaît d’en tracer d’autres, comme dans le précédent exemple, un seul arc AF a été tracé, le centre de cet arc étant en D. Rabattant les longueurs de chacun de ces arcs sur la ligne AC considérée comme base, et, de ces points de rabattement, élevant des perpendiculaires sur la base, la ligne ab étant considérée comme le niveau auquel doit atteindre chacun de ces arcs, on trace les segments Fa, Fg, en prenant leurs centres en m et n sur la ligne Fo prolongée ; le segment Ih, en prenant son centre en r sur la ligne Io prolongée ; le segment Kb, en prenant son centre en q sur la ligne Ko prolongée. Les clefs de tous ces arcs sont sur un même plan de niveau, et par conséquent les liernes CD, CB, sont horizontales. Cependant les sommiers des arcs possèdent tous la même courbe, au moins jusqu’au point K, ce qui sauve la difficulté des naissances dont les courbes sont différentes. Une fois ce niveau K échappé, il y a une si faible différence entre les courbures des arcs, que les rangs de moellons de remplissage peuvent toujours être posés conformément à la méthode indiquée précédemment.