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au moyen de porte-lumières. Nous avons la preuve de cette dernière disposition dans les magnifiques tombeaux de cuivre doré et émaillé qui se voyaient, avant 1793, dans l’église de Villeneuve, près de Nantes, et dont les dessins nous sont conservés dans la collection de Gaignières.


L’un de ces monuments, élevé sur la sépulture de deux princesses qui sont Alix, comtesse de Bretagne, morte en 1221, et sa fille Yolande de Bretagne, qui mourut en 1212, date de cette dernière époque. Le vêtement de la comtesse Alix appartient même aux années comprises entre 1225 et 1235. Cette figure était-elle déjà faite alors, ou le statuaire voulut-il reproduire le costume de la princesse, morte en 1221 ? Nous ne pourrions décider la question ; cependant on peut admettre que la statue d’Alix était faite après sa mort, ainsi que la plaque sur laquelle on l’avait fixée (car l’ornementation émaillée de cette plaque est évidemment plus ancienne que celle de Yolande), et qu’après la mort de celle-ci les deux tombes furent encadrées dans un même socle. Quoi qu’il en soit, sur les bordures armoyées qui entourent et séparent les deux plaques, sont disposées douze douilles en forme de fleurettes fermées, qui étaient destinées évidemment à recevoir des bobèches et des