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[ FAUTEUIL ]
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Contrairement au dernier exemple (fig. 2), les branches du faudesteuil sont habituellement terminées, à leur partie supérieure, par des têtes d’animaux. M. C. Lenormant regarde l’adjonction des têtes et pattes de lion aux branches de la chaise curule antique comme une modification qui eut lieu sous l’influence des idées chrétiennes. « Le lion, dit-il, est, dans le langage allégorique de notre religion, l’emblème de la justice, à cause des deux lions qui formaient les bras du trône de Salomon, le roi juste par excellence, et les douze lionceaux qui en ornaient les marches. » Cependant les têtes d’animaux qui terminent les quatre montants du trône de Dagobert sont des têtes de panthère, ainsi que celles figurées sur le dessin (fig. 2 bis)[1]. Ce dernier exemple nous fournit encore un renseignement précieux : c’est la draperie ou tapis jeté sur le faudesteuil et qui tombe jusque sur le marchepied. Nous voyons ce morceau d’étoffe figuré sur presque tous les trônes pliants du XIIe siècle, et plus tard il prend une grande ampleur.

Les sceaux royaux français, à partir du XIIe siècle jusqu’au XVe, présentent des exemples assez nombreux de trônes pliants, rarement avec des tètes de lion ; ce sont des panthères, des dragons,

  1. Manuscr. d’Herrade de Landsberg, XIIe siècle, biblioth. de Strasbourg.