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HISTORIQUE.

structions de la fin du xiiie siècle sont parementées en pierres ciselées sur les arêtes, et forment des bossages rustiques qui donnent à ces constructions un aspect robuste et d’un grand effet. Tous les profils des tours de l’enceinte intérieure, réparée par Philippe le Hardi, sont identiques ; les culs-de-lampe des arcs des voûtes et les quelques rares sculptures, telles, par exemple, que la statue de la Vierge et la niche placées au-dessus de la porte Narbonnaise, appartiennent incontestablement à la fin du xiiie siècle.

Dans ces constructions, les matériaux sont de même nature, provenant des mêmes carrières et le mode d’appareil uniforme ; partout on rencontre ces bossages, aussi bien dans les parties complètement neuves, comme celles de l’ouest, du sud-ouest et de l’est, que dans les portions complétées ou restaurées, sur les constructions visigothes et du xiie siècle. Les moulures sont finement taillées et déjà maigres, tandis que l’enceinte extérieure présente dans ses meurtrières, ses portes et ses corbeaux, des profils très-simples et larges. Les clefs des voûtes de la tour no 18 (tour de la Vade ou du Papegay) sont ornées de figures sculptées présentant tous les caractères de l’imagerie du temps de saint Louis. De plus, entre la tour no 7 et l’échauguette de l’ouest, le parapet de la courtine a été exhaussé, en laissant toutefois subsister les merlons primitifs ainsi englobés dans la maçonnerie surélevée, afin de donner à cette courtine, jugée trop basse, un commandement plus considérable.

Or, cette surélévation est construite en pierres avec bossages, les créneaux sont plus espacés, l’appareil beaucoup plus soigné que dans la partie inférieure et parfaitement semblable, en tout, à l’appareil des constructions de 1280.