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INTÉRIEUR DE LA CITÉ.

Une petite église existait le long des murailles, près de la porte Narbonnaise ; c’était l’église de Saint-Sernin, dont la tour no 53 formait l’abside. Au xve siècle, une fenêtre à meneaux fut ouverte dans cette abside, à travers la maçonnerie visigothe. L’église fut démolie pendant le dernier siècle ; elle était de construction romane.

Cette description sommaire de la cité de Carcassonne peut faire comprendre l’importance de ces restes, l’intérêt qu’ils présentent et combien il importait de ne pas les laisser périr. L’église de Saint-Nazaire a été complètement restaurée par les soins de la Commission des monuments historiques. Ces travaux, entrepris en 1844, n’ont été terminés qu’en 1860. Toutes les tours de l’enceinte intérieure, découvertes depuis un grand nombre d’années, et particulièrement celles qui sont voûtées, avaient beaucoup souffert des intempéries de l’atmosphère. Longtemps ces ruines ont été abandonnées aux habitants de la cité, qui ne se faisaient pas faute d’enlever les matériaux des parapets et des chemins de ronde à leur portée, et de se servir des tours comme de dépôts d’immondices. La circulation, sur le chemin de ronde, était très-difficile. Sur le front sud, un grand nombre de maisons et de baraques s’adossaient aux remparts. Ces maisons, qui composent ce qu’on appelle encore aujourd’hui le quartier des Lices, sont occupées par une population pauvre de tisserands qui vivent dans des rez-de-chaussée humides, pêle-mêle avec des animaux domestiques.

Depuis 1855, des travaux de restauration, et principalement de consolidation et de couverture des tours, ont été entrepris dans la cité de Carcassonne, sous la direction supérieure de la Commission des monuments historiques.