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LA CITÉ DE CARCASSONNE

venait longer la façade ouest de l’église cathédrale de Saint-Nazaire (fig. 16). Cette façade, élevée, comme nous l’avons dit, à la fin du xie siècle ou au commencement du XIIe n’est qu’un mur fort épais sans ouverture dans la partie inférieure. Elle dominait l’enceinte Visigothe et augmentait sa force sur ce point attaquable. Son couronnement consistait en un crénelage dont nous avons retrouvé les traces et que nous avons pu rétablir dans son intégrité.

Les fortifications de Philippe le Hardi laissèrent entre elles et cette façade (fig. 16) un large espace et la défense supérieure de la façade de Saint-Nazaire demeura sans objet puisqu’elle ne commandait plus les dehors.

En 1096, le pape Urbain II vint à Carcassonne pour rétablir la paix entre Bernard Aton et les bourgeois qui s’étaient révoltés contre lui et il bénit l’église cathédrale (Saint-Nazaire), ainsi que les matériaux préparés pour l’achever. C’est à cette époque en effet que l’on peut faire remonter la construction de la nef de cette église.

Nous n’entreprendrons pas une discussion sur les édifices qui ont pu précéder l’église que nous voyons aujourd’hui, et dont les parties les plus anciennes ne remontent pas au delà de l’année 1090. Nous n’essayerons pas davantage de pénétrer les motifs qui firent reconstruire le sanctuaire, le transept et les chapelles au commencement du xive siècle, les documents historiques faisant abso-