Page:Virgile - Énéide, traduction Guerle, 1825, livres I-VI.djvu/7

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comme bon traducteur, mais comme habile critique. « Une traduction en vers, dit-il, quelque travail qu’elle ait coûté d’ailleurs, n’est jamais exacte et ne peut l’être. Le traducteur en vers omet ou ajoute nécessairement, et dès lors il cesse d’être traducteur proprement dit : ce n’est plus qu’un imitateur ou un paraphraste. »

Il est cependant quelques traductions en vers qui donnent un démenti formel à cette assertion : telles sont celles des Géorgiques par Delille, et de Lucrèce par M. de Pongerville, qui toutes deux réunissent à la plus brillante poésie le mérite d’une rare fidélité ; mais ces exceptions même sont si peu nombreuses, qu’elles ne font que confirmer la règle.

Il faut que l’Auteur de la traduction que nous publions aujourd’hui ait été bien convaincu que les entraves de notre versification ne permettent pas de traduire en vers, avec une exactitude soutenue, un