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LES CHARDONS

Ne dissimule pas ton sourire qui tremble,
Lève sur moi tes yeux sans trouble et sans regret,
Et nous irons cueillir la fleur qui te ressemble,
Dans le champ nébuleux qui longe la forêt,
Les mystiques chardons dédaignés du profane.

Je préfère aux langueurs ta rigide beauté.
Car l’Épouse souillée aux yeux de courtisane
Ne doit plus asservir mon être tourmenté.
Viens, très blanche à travers la brume diaphane,
Droite dans la raideur de ta virginité.