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LA FORÊT



Viens dans la forêt, viens dans les ténèbres fraternelles. Viens, je cueillerai pour toi les fleurs qui te ressemblent, les fleurs nocturnes qui recèlent de subtils poisons.

Je parerai tes cheveux lunaires de fleurs d’aconit, de digitale et de belladone…

N’es-tu point épouvantée d’être seule avec moi, dans la forêt nocturne qui m’aime et qui te hait ?

Je voudrais fuir tes yeux clairs et pénétrants comme l’acier mortel, je voudrais te fuir et t’attirer à moi.