Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/147

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Vasthi se leva, et, dans un geste hautain, ôta de ses cheveux la couronne royale. Elle ôta également les perles de son cou, les saphirs pâles de ses doigts, les béryls de ses bras et les émeraudes de sa ceinture. Elle se dépouilla de ses robes de byssus et de pourpre, et revêtit la tunique déchirée de la vieille Juive. Puis elle ceignit son front de lotus roses, et s’enveloppa toute dans son voile crépusculaire.

« Où vas-tu, Maîtresse ? » sanglota la vieille Juive, prosternée.

« Je vais vers le désert où les êtres humains sont libres comme les lions.

— Aucun homme n’est jamais revenu du désert, Maîtresse, et jamais une femme ne s’y est aventurée.

— J’y périrai peut-être de faim. J’y périrai peut-être sous la dent des bêtes sauvages. J’y périrai peut-être de solitude. Mais, depuis la rébellion de Lilith, je suis la première femme