Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/156

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en pleine forêt, par un soir très vert, lorsque je tentai de l’embrasser sur la bouche. Elle me planta entre les deux yeux un coup de poing si formidable que j’en fus défiguré pendant plus de deux semaines… Deux semaines pendant lesquelles mes camarades de chasse me raillèrent impitoyablement. Mais ce ne fut pas tout. Elle ajouta l’insulte au dommage physique causé par elle.

« J’aimerais mieux avaler un crapaud que de me laisser embrasser par toi, » dit-elle en montrant du doigt la minuscule bête brune qui lui avait suggéré cette comparaison peu flatteuse pour ma personne.

Une idée, assez lâche, je l’avoue, mais ingénieuse, traversa ma cervelle. Tout endolori, je me livrai à une chasse effrénée, qui eut pour résultat la capture du petit crapaud.

« Avale-le tout de suite, » ordonnai-je, « ou je t’embrasse de force. »