Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/71

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interrompre notre amoureuse conversation. »

Je lui embrassai courageusement les rotules. Ses pupilles vacillantes se dilatèrent d’étonnement et d’épouvante.

Une pensée rapide traversa ma cervelle. Au moment où l’on m’arrêta, j’avais serti pour vous un délicat anneau. Deux sirènes, ciselées en or verdi, les écailles et les cheveux emmêlés, tenaient de leurs bras renversés une aigue-marine aussi belle qu’une goutte d’eau de mer glaciaire. J’avais réussi à dissimuler ce joyau. Je l’offris à la créature dont les mamelles étaient secouées par un tremblement convulsif.

« J’ai forgé pour vous cette bague, ô rayonnement de mes rêves ! »

Un sourire d’inconsciente béatitude élargit ses lèvres de forte buveuse.

« Hier soir, lorsque les premiers astres faisaient frissonner l’eau morte d’une vie illusoire, je me suis caché dans l’ombre, et j’ai