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Page:Vivien - La Vénus des aveugles, 1904.djvu/171

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LA VÉNUS DES AVEUGLES

viola.

Le crépuscule, las de regret et d’espoir,
Mire ses roux cheveux et ses yeux d’un bleu noir.
Il m’apparaît ainsi qu’une femme fantasque,
Une femme voilée et riant sous le masque,
Que tente l’amoureuse aventure du soir.

gemma.

Mon cœur se ralentit, obscurément fantasque,
Selon le glissement des gondoles. Le soir
S’approche, souriant à demi sous un masque.

viola.

N’as-tu pas entendu, venant du lointain noir,
Un bruit de soie et d’or ?

Elles écoutent. On entend un frisson de robes.
gemma.

Un bruit de soie et d’or ? Voici la Dogaresse…
L’ombre de son regard mystérieux m’oppresse