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NOSSIS

Psappha, éclosion de grâces odorantes, écoute, dans l’Hadès, le salut de Nossis…

Plus est ténébreuse la vie d’un Poète et surtout d’une Poétesse, et plus elle suscite d’erreurs et de légendes, car la curiosité des hommes ne veut jamais s’avouer déçue. C’est ainsi que quelques-uns ont cru voir en Mélinna la fille de Nossis. Mais Nossis chérit en cette enfant le reflet d’une mère aimée, — Alkétis peut-être, — et les parents n’ont point coutume de s’admirer aussi ouvertement, et avec cette naïveté, dans leur progéniture. Et pourtant, toute affection paternelle ou maternelle n’est en vérité que l’égoïste et sotte satisfaction de se complaire dans sa descendance.

D’autres historiens ont voulu accréditer l’existence de deux Nossis, en dépit de l’unité magistrale de l’œuvre, qui porte l’empreinte d’un génie indivisible.

La poésie n’a point de gemmes plus rares que les épigrammes : À Sappho, Sur une image d’Aphrodite, À Érôs et Sur une image de Femme.

Plus heureuse que l’obscur poète syracusain, Nossis cueillit véritablement de son ardente souffrance et de sa joie mélancolique un lierre personnel.