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ANYTA

part, il lui paraissait impossible de lire les caractères, ses yeux étant dans l’état que j’ai dit. Espérant quelque chose de bon d’Asklépios, il enlève le cachet, et regardant la cire, (il voit) qu’il est guéri, et donne à Anyté la somme inscrite sur la tablette, deux mille statères d’or[1]. »


Il nous faut chérir Anyta sous ses voiles. Louons la Poétesse aux mains pleines de lys d’avoir gracieusement évoqué la mer et les fontaines qui consolent les voyageurs lassés, les Nymphes bienfaisantes et Pan harmonieux. Contemplons, à travers ces quelques lignes dorées, le dauphin rejeté par les vagues et qui expire sur le sable. Contemplons le verger, battu par les vents, qui fleurit près de la plage blonde d’écume. Attardons-nous avec tendresse et avec respect devant cette œuvre féminine si profondément poétique. Et ne nous épuisons pas en de stériles efforts pour dissiper le mystère qui l’éloigne de nous plus que les siècles différents et le monde changé… Il est tant de visages et tant de rires qu’il est doux d’aimer sans les connaître…


  1. Environ cinquante mille francs de notre monnaie. Le statère équivaut à vingt-cinq francs à peu près.