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LES KITHARÈDES


Perséphoné tisse en des trames funèbres
Les fils brisés des espoirs et des adieux.
Elle seule veille et songe, et les ténèbres
S’emparent des yeux.


Doux fut ce labeur d’Érinna…


Le couchant rougit, de son faste
Cruel, ton bleu péplos,
Qui, dans ses plis, a l’ampleur chaste
Et simple du Paros,
Et tes cheveux de Néréide,
Dont Psappha chantait l’or fluide,
Tremblent sous le vent qui les ride,
Éranna de Télos.

Les nefs aux frissons de fantômes
Dardent leurs mâts pointus ;
Les aromates et les baumes
Concentrent leurs vertus ;
Tandis que s’empourpre la plaine,
Pâle, tu suspends ton haleine,
Et tes yeux cherchent Mytilène
Dont les chœurs se sont tus.