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DEVANT LA MORT D’UNE AMIE


« Les larmes d’or du cierge et le cri du cantique,
Les lys fanés, ne sont qu’un symbole menteur :
Dans une aube d’avril qui vient avec lenteur,
Elle refleurira, violette mystique. »

Moi, j’écoute parmi les temples de la mort
Et sens monter vers moi la chaleur de la terre.
Cette accablante odeur recèle le mystère
De l’ombre où l’on repose et du lit où l’on dort.

J’écoute, mais le vent des espaces emporte
L’audacieux espoir des infinis sereins.
Je sais qu’elle n’est plus dans l’heure que j’étreins,
L’heure unique et certaine, et moi, je la crois morte.