Aller au contenu

Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
UNE FEMME M’APPARUT…

dans l’humaine consolation de la croyance catholique. Le silence l’avait si abominablement épouvantée, qu’elle avait écouté les voix qui parlaient d’espérance, de certitude, de cieux lumineusement ouverts. Sa raison ayant fléchi sous l’Inconnaissable, elle s’était attachée à la foi des simples qui méprise, qui nie et bafoue toute raison.

Et, se voyant sombrer dans la ténèbre, elle avait réclamé un secours à ce divin mensonge qui explique l’Inexpliqué…

Voilà pourquoi le prêtre était venu.

Elle m’avait autrefois demandé mon opinion sur l’au-delà et sur l’âme. Je ne trouvai à lui répondre que le tragique : « Je ne sais pas. »

… Et elle avait soupiré profondément.

« Je n’ai point d’idées, » avais-je ajouté, « je n’en ai jamais eu et je n’en aurai jamais. Les idées passent et changent, les sentiments seuls sont immortels. Les doctrines périssent, et l’amour demeure. »

… J’entrai dans la maison qui prenait déjà la couleur de cendre des demeures funèbres. J’in-