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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/164

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UNE FEMME M’APPARUT…

un homme, » se reprit-elle. « Elle n’aime point les hommes, vous devez le savoir aussi bien que moi. Elle se méfie d’eux, comme on se méfie instinctivement de ses adversaires, elle les hait comme des ennemis, elle se mesure avec eux comme avec des rivaux. Ne craignez point la présence d’un homme dans le cœur de Vally. »

Je n’écoutais plus les paroles de San Giovanni, je ne voyais plus le sourire de ses lèvres aux lignes sinueuses. Je chancelai ivre de douleur.

« Addio, Saint pervers. »

J’allai, sans pensée, vers la demeure de Vally. Je m’étonnais de souffrir si peu, ou plutôt de souffrir si inconsciemment.

En arrivant devant la porte où, tant de fois, j’avais hésité délicieusement avant d’entrer, l’horreur du présent me rappela à la réalité de l’heure, comme une torture nouvelle ranime le patient évanoui.

Je ne me souviens plus très exactement de ce qui suivit, car je marchais dans une brume