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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/176

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UNE FEMME M’APPARUT…

sissais enfin, vous ne diriez jamais, jamais à Vally, — n’est-ce pas ? — que c’est pour elle que je mourus, et qu’elle seule me porta le dernier coup.

L’amitié très blanche d’Ione fut jadis ma consolation et mon refuge. Depuis sa disparition, je n’ai plus rien sur la terre.

Les quinze jours qui suivirent ma première rencontre avec Vally ne furent qu’une stupeur extatique, un éblouissement enchanté. Oui, pendant ce temps, je n’ai pas pensé, j’ai vécu. Et cependant je savais qu’elle ne m’aimait point, que je me trompais comme elle s’était trompée. Je savais qu’il était trop tard et je me complaisais dans l’Irrémédiable.

Ce n’est point sa faute si elle n’a pu m’aimer. Ce n’est point non plus la mienne. Ne la blâmez point, puisque moi-même je ne la blâme pas.

Vous avez peur de la mort, vous le poète de la lumière, des roses, de l’Aphrodita. Vous, l’attardée de Lesbos, vous craignez la mort, moi, je l’aime comme une maîtresse lointaine. Je suis du Nord, j’aime les brumes qui voilent de mystère