Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/158

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Séide.

Attendons ces moments.Ah ! je cours de ce pas
Vous immoler ce monstre, et hâter mon trépas ;
Me punir, vous venger.


Scène VI.

ZOPIRE, SÉIDE, PALMIRE, PHANOR, OMAR, suite.
Omar.

Me punir, vous venger.Qu’on arrête Séide !
Secourez tous Zopire ; enchaînez l’homicide.
Mahomet n’est venu que pour venger les lois.

Zopire.

Ciel ! quel comble du crime ! et qu’est-ce que je vois ?

Séide.

Mahomet me punir ?

Palmire.

Mahomet me punir ?Eh quoi ! tyran farouche,
Après ce meurtre horrible ordonné par ta bouche !

Omar.

On n’a rien ordonné.

Séide.

On n’a rien ordonné.Va, j’ai bien mérité
Cet exécrable prix de ma crédulité.

Omar.

Soldats, obéissez.

Palmire.

Soldats, obéissez.Non ; arrêtez. Perfide !

Omar.

Madame, obéissez, si vous aimez Séide.
Mahomet vous protége, et son juste courroux,
Prêt à tout foudroyer, peut s’arrêter par vous.
Auprès de votre roi, madame, il faut me suivre.

Palmire.

Grand Dieu ! de tant d’horreurs que la mort me délivre !

(On emmène Palmire et Séide.)
Zopire, à Phanor.

On les enlève ! ô ciel ! ô père malheureux !
Le coup qui m’assassine est cent fois moins affreux.