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VARIANTES

DE LA TRAGÉDIE DE MÉROPE.

l’âge 499, vers 2. — Édition de 1744 :

Grande reine, écartez ces images funèbres : Goûtez des Jours sereins, nés du sein des ténèbres.

l’âge 209, scène i’*. — La scène suivante, la première de l’acte deuxième, et qui manque à Tédition de Kehl, fut supprimée le jour de la première représentation par l’auteur lui-même, qui s’était obstiné à la conserver à toutes les répétitions, malgré les représentations de M*^* Dumesnil, qui la trouvait inutile. C’est sur une copie qu’en avait conservée cette actrice que Palissot l’a publiée en 1802.

ISMÉNIE, EURYCLÈS.

ISM^NIE.

Oui, toujours de son fils sa douleur occupée, D^aucun autre intérêt ne peut être frappée. Cet hymen nécessaire irrite ses esprits ; Elle craint d’offenser le nom seul de son fils. Elle a devant les yeux cette éternelle image, De ses illusions tendre et funeste ouvi’âge : Elle embrasse cette ombre, et ses humides yeux Relisent ce billet, ce gage précieux ; Ce billet de Narbas, unique témoignage Qui jusqu*en sa prison put trouver un passage. Le nom de ce cher fils, effacé par ses pleurs, Flatte son espérance, irrite ses douleurs, La soutient et Tabat, la console et la tue : Vous ne guérirez point cette àme prévenue.

EUnYCLÈS.

Je saurai l’admirer ; une autre en cet état De la grandeur suprême aurait mieux vu Téclat, Eût pleuré sur le trône, et, bientôt consolée, Oublierait la nature aux grandeurs immolée. Je vois avec respect ce courage obstiné, Dans ses nobles douleurs ferme et déterminé, Vainqueur de Tintérêt, et vainqueur du temps même. Mérope se perdra, Je le vois ; mais elle aime.