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ACTE DEUXIÈME


Scène I


RAMIRE, IDAMORE.
idamore.

Oui, Dieu même est pour nous ; oui, ce Dieu de la guerre
Nous appelle sur l’onde et désarme la terre.
Vous voyez les sujets du triste Bénassar
Suspendre leurs fureurs au pied de ce rempart :
Ils ont quitté ces traits, ces funestes machines
Qui des murs d’Arsénie apportaient les ruines,
Tout ce grand appareil qui, dans quelques moments.
Pouvait de ce palais briser les fondements.
Cependant l’heure approche où la mer favorable
Va quitter avec nous ce rivage effroyable.
Seigneur, au nom d’Atide, au nom de nos malheurs.
Et de tant de périls, et de tant de douleurs.
Par le salut public devant qui tout s’efface.
Par ce premier devoir des rois de notre race,
Ne songez qu’à partir, et ne rougissez pas
Des bontés de Zulime et de ses attentats :
Ne fuyez point les dons de sa main bienfaisante,
Envers les siens coupable, envers nous innocente ;
Entouré d’ennemis dans ce séjour d’horreur.
Craignez…

ramire.

Mes ennemis sont au fond de mon cœur.
Atide l’a voulu ; c’est assez, Idamore.

idamore.

Comment ! quel repentir peut vous troubler encore ?
Qui vous retient ?