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PROLOGUE’

DE LA FÊTE

POUR LE MARIAGE DE M. LE DAUPHIN.

LE SOLEIL ^cscend dans ton char, et prononce ces paroles :

L’inventeur des beaux-arts, le dieu de la lumière, Descend du haut des cieux dans le plus beau séjour Qu’il puisse contempler en sa vaste carrière.

La Gloire, THymen, et FAmour, Astres charmants de cette cour, Y répandent plus de lumière Que le flambeau du dieu du jour.

J’envisage en ces lieux le bonheur de la France Dans ce roi qui commande à tant de cœurs soumis ; Mais, tout dieu que je suis, et dieu de Téloquence,

Je ressemble à ses ennemis,

Je suis timide en sa présence.

Faut-irqu’ayant tant d’assurance Quand je fais entendre son nom, 11 ne m’inspire ici que de la défiance ?

Tout grand homme a de l’indulgence, Et tout héros aime Apollon.

1. Voltaire, dans sa lettre à Richeliea, du 18 Juin 1744, parle d*un autre prologue que la prise de Mcnin lui avait inspiré, où Mars et Venta viennent assez d propos, etc. Cet autre prologue est perdu. (B.)

2. Ce rôle fut joué par M^** Clairon, alors âgée de vingt-deux ans. (B.)