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MORILLO
Elle est folle ; arrêtez, c’est ma fille.
L’ALCADE
Comment ?
Ce n’est pas cette Dame,
MORILLO
Non vraiment
C’est ma fille, et je suis Don Morillo son père
Jamais on ne l’enlèvera.
SANCHETTE
Quoi, jamais !
MORILLO
Emmenez, s’il le faut, l’étrangère, Mais ma fille me restera.
SANCHETTE
Elle aura donc sur moi toujours la préférence
C’est elle qu’on enlève !
MORILLO
Allez en diligence.
SANCHETTE
L’heureuse créature ! on l’emmène à la Cour :
Hélas ! quand sera-ce mon tour ?
MORILLO
Vous voyez que du Roi la volonté sacrée
Est chez Don Morillo comme il faut révérée,
Vous en rendrez compte.
L’ALCADE
Oui, fiez-vous à nos soins.
SANCHETTE
Meilleurs, ne prenez qu’elle au moins.
Scène IV
Morillo, Sanchette
MORILLO
Je fuis saisi de crainte ; ah ! L’affaire est fâcheuse.
SANCHETTE
Eh, qu’ai — je à craindre moi ?
MORILLO
La chose est sérieuse,