Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


LEONOR

Songez au votre, hélas ! quel transport vous anime !

CONSTANCE

Léonor, ce n’est point un aveugle transport,
C’est un sentiment légitime..
Ce qu’il a fait pour moi.


Scène VIII

Constance, Léonor, Alamir
ALAMIR

J’ai fait ce que j’ai dû.
J’exécutais votre ordre, et vous avez vaincu.

CONSTANCE

Vous n’êtes point blessé ?

ALAMIR

Le ciel, ce ciel propice
De votre cause en tout seconda la justice.
Puisse un jour cette main, par de plus heureux coups,
De tous vos ennemis vous faire un sacrifice !
Mais un de vos regards doit les désarmer tous.

CONSTANCE

Hélas ! du sort encor je ressens le courroux ;
De vous récompenser il m’ôte la puissance. ;
Je ne puis qu’admirer cet excès de vaillance.

ALAMIR

Non, c’est moi qui vous dois de la reconnaissance.
Vos yeux me regardaient, je combattais pour vous,
Quelle plus belle récompense !

CONSTANCE

Ce que j’entends, ce que je vois,
Votre sort le mien, vos discours, vos exploits
Tout étonne mon âme ; elle en est confondue ;
Quel nous rassemble, par quel noble effort,
Par quelle grandeur d’âme en ces lieux peu connue
Pour ma feule défense affrontiez— vous la mort ?

LE DUC DE FOIX

Eh n’est — ce pas assez que de vous avoir vue ?