Que ses jours aux remords font tous sacrifiés ;
On dit qu’enfin si vous le connaissiez,
Vous lui pardonneriez peut-être.
C’est vous seul que je veux connaître,
Parlez-moi de vous seul, ne trompez plus mes vœux..
Ah daignez épargner un soldat malheureux ;
Ce que je suis dément ce que je peux paraître[1].
Vous êtes un héros, et vous le paraissez.
Mon sang me fait rougir. Il me condamne
Si votre sang est d’une source obscure,
Il est noble par vos vertus,
Et des dessins j’effacerai l’injure.
Si vous êtes sorti d’une source plus pure,
Je. Mais vous êtes Prince, et je n’en doute plus,
Je n’en veux que l’aveu, le reste me l’assure,
Parlez.
J’obéis à vos lois ;
Je voudrais être Prince, alors que je vous vois.
Je fuis un cavalier.
Scène IX
Vous ? Vous êtes un traître,
Vous n’échapperez pas, et je prétends connaître
Pour qui la fête était, qui vous trompiez des deux.
- ↑ Ce vers se lit ainsi dans la première édition ; mais dans le Mercure de
France, février, tome II, où l’on rapporte des fragments de la Princesse de Navarre, on lit:
Ce que je suis dément ce que je parais être. |
Voyez page 272, dans l'Avertissement, ce qu'il est dit de quelques vers d'une première version que donnent quelques lettres de Voltaire.