Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome04.djvu/331

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HERNAND

Eh quoi, Madame ?

CONSTANCE

Un secret qui me touche ;
Je veux savoir quel est ce généreux guerrier.

HERNAND

Puis-je parler, Madame, avec quelque assurance ?

CONSTANCE

Ah, parlez ; est-ce à lui de cacher sa naissance ?
Qu’est — il ? Répondez-moi.

HERNAND

C’est un brave officier
Dont l’âme est assez peu commune,
Elle est au — dessus de son rang ; ?
Comme tant de Français, il prodigue son sang,
Il se ruine enfin pour faire sa fortune.

LEONOR

Il la fera sans doute.

CONSTANCE

Eh, quel est son projet ?

HERNAND

D’être toujours votre sujet ;
D’aller à votre cour, d’y servir avec zèle ;
De combattre pour vous, de vivre et de mourir,
De vous voir, de vous obéir,
Toujours généreux et fidèle ;
Appartenir à vous est tout ce qu’il prétend.

CONSTANCE

Ah, le ciel lui devait un fort plus éclatant !
Rien qu’un simple officier ! mais dans cette occurrence
Quel parti prend le Duc de Foix ?

HERNAND

Votre parti, le parti de la France,
Le parti du meilleur des Rois.

CONSTANCE

Que n’osera —t— il point ? que va-t-il entreprendre ?
Où va-t-il ?

HERNAND

À Burgos il doit bientôt se rendre.
Je cours vers Alamir ; ne lui pourrai— je apprendre
Si mon message est bien reçu ?