Vous ne connaissez pas mes destins rigoureux.
Au bonheur, croyez — moi, c’est à vous de prétendre.
Mon cœur, de ce grand jour, est encor effrayé ;
Le ciel me conduisit de disgrâce en disgrâce,
Mon sort peut — il être envié ?
Votre Altesse me fait pitié ; Mais je voudrais être à sa place
Il ne tiendrait qu’à vous de finir mon tourment.
Alamir est tout fait pour être mon amant.
Je bénis, bien le ciel que vous soyez Princesse
Il faut un Prince à votre altesse
Un simple gentilhomme est peu pour vos appas.
Seriez — vous assez rigoureuse,
Pour m’ôter mon amant, en ne le prenant pas ?
Vous qui semblez si généreuse !
ayant un peu rêvé.
Allez, ne craignez rien,. quoi ! le sang vous unit ?
Oui, Madame.
Il vous aime !
Oui, d’abord il l’a dit,
Et d’abord je l’ai cru ; souffrez que je le croie :
Madame, tout mon cœur avec vous se déploie.
Chez messieurs mes parents je me mourais d’ennui ;
Il faut qu’en l’épousant, pour comble de ma joie,
J’aille dans votre Cour vous servir avec lui.
Vous ! avec Alamir ?
Vous connaissez son zèle,
Madame, qu’avec lui, votre Cour fera belle !
Quel plaisir de vous y servir !
Ah ! quel charme de voir, et sa Reine, et son Prince !
Un chagrin à la Cour donne plus de plaisir
Que mille fêtes en province.
Mariez — nous, Madame, et faites — nous partir.
Étouffe tes soupirs, malheureuse Constance ;
Soyons en tous les temps digne de ma naissance.