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Un esprit vrai doit être épris
Pour des vérités éternelles.
Mais ces vérités, que sont-elles ?
Quel est leur usage et leur prix ?
Du vrai savant que je chéris
La raison ferme et lumineuse
Vous montrera les cieux décrits,
Et d’une main audacieuse
Vous dévoilera les replis
De la nature ténébreuse :
Mais, sans le secret d’être heureuse,
Que vous aura-t-il donc appris ?




ÉPÎTRE XL.


À MONSIEUR CLÉMENT DE DREUX.
25 décembre 1732.


Que toujours de ses douces lois
Le dieu des vers vous endoctrine ;
Qu’à vos chants il joigne sa voix,
Tandis que de sa main divine
Il accordera sous vos doigts
La lyre agréable et badine
Dont vous vous servez quelquefois !
Que l’Amour, encor plus facile,
Préside à vos galants exploits.
Comme Phébus à votre style !
Et que Plutus, ce dieu sournois,
Mais aux autres dieux très-utile,
Rende, par maint écu tournois,
Les jours que la Parque vous file
Des jours plus heureux mille fois
Que ceux d’Horace et de Virgile ?