Au clignement d’une paupière, |
Les Grecs furent charmés de la voix douce et vive,
Du naturel aisé, de la gaîté naïve,
Dont la jeune Téone anima son récit.
La grâce, en s’exprimant, vaut mieux que ce qu’on dit.
On applaudit, on rit : les Grecs aimaient à rire.
Pourvu qu’on soit content, qu’importe qu’on admire ?
Apamis s’avança les larmes dans les yeux :
Ses pleurs étaient un charme, et la rendaient plus belle.
Les Grecs prirent alors un air plus sérieux,
Et, dès qu’elle parla, les cœurs furent pour elle.
Apamis raconta ses malheureux amours
En mètres qui n’étaient ni trop longs, ni trop courts ;
Dix syllabes par vers, mollement arrangées,
Se suivaient avec art, et semblaient négligées.
Le rhythme en est facile, il est mélodieux.
L’hexamètre est plus beau, mais parfois ennuyeux.
L’astre cruel sous qui j’ai vu le jour
M’a fait pourtant naître dans Amathonte,
Lieux fortunés où la Grèce raconte