POÉSIES MÊLÉES. :m
202. — A MONSIEUR MINGARD»,
QUI DEMANDAIT UN DILLKT POIK VOIR NANINE AU SPECTACLE DS LA COUR DE BERLIN.
Qui sait si fort intéresser Mérite bien qu'on le prévienne ; Oui, parmi nous viens te placer; Nous dirons tous : «Qu'il y revienne. »
203. — AU HOI DE PRUSSE,
KN LUI RENWJYANT LA CLEF DR CHAMr.ELLAN ET LA CROIX DE SON OUDUE.
(1753)
Je les reçus avec tendresse, Je vous les rends avec douleur; Comme un amant jaloux, dans sa mauvaise humeur 2, Rend le portrait de sa maîtresse.
204. —A MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA.
(1753)
Grand Dieu, qui rarement fais naître parmi nous De grâces, de vertus, cet heureux assemblage,
��1. C'était un élève do l'Écolo militaire de Berlin. Désirant, en 1753, assister au spectacle de la cour, il avait adressé à Voltaire ce quatrain :
Ne pouvant plus gourmander Le goût vif qui me domine, Daignez, seigneur, m'accorder Un billet pour voir IVcuiine!
Los deux quatrains sont imprimés dans les Mémoires secrets, à la date du 5 décembre 17G9.
'2. Colini rapporte que le troisième vers écrit sur le paquet portait :
C'est ainsi qu'un amant, dans son extrême ardeur, etc.
« Dans sa mauvaise humeur » était déjà trop accentué pour que Voltaire dût- se permettre cette expression en l'adressant directement au roi, et à doux pas du roi. Il le sentit, et corrigea ces mots. Tliiébault donnele vers encore plus prononcé: «Comme un amant dans sa fureur. » Cette version devait encore moins rester, ( G. D.)
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