Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome13.djvu/463

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
451
FRÉDÉRIC D’AUTRICHE.

des règlements utiles, que le corps germanique adopta dès lors, et qu’il soutient encore aujourd’hui. Les élections dans les églises cathédrales et abbatiales sont rétablies.

Le pape ne nomme aux petits bénéfices que pendant six mois de l’année.

On ne paye rien à la chambre apostolique pour les petits bénéfices ; plusieurs autres lois pareilles sont confirmées par le pape Nicolas V, qui par là rend hommage à ce concile de Bâle, regardé à Rome comme un conciliabule.

1448. Le sultan Amurat II défait encore les Hongrois commandés par le fameux Huniade ; et l’Allemagne, à ces funestes nouvelles, ne s’arme point encore.

1449. L’Allemagne n’est occupée que de petites guerres. Albert l’Achille, électeur de Brandebourg, en a une contre la ville de Nuremberg, qu’il voulait subjuguer : presque toutes les villes impériales prennent la défense de Nuremberg, et l’empereur reste spectateur tranquille de ces querelles. Il ne veut point donner le jeune Ladislas à la Bohême, qui le redemande, et laisse soupçonner qu’il veut garder le bien de son pupille.

Ce jeune Ladislas devait être à la fois roi de Bohême, duc d’une partie de l’Autriche, de la Moravie, de la Silésie. Ces biens auraient pu tenter enfin la vertu.

Amédée de Savoie cède enfin son pontificat, et redevient ermite à Ripaille.

1450-1451-1452. La Bohême, la Hongrie, la haute Autriche, demandent à la fois le jeune Ladislas pour souverain.

Un gentilhomme, nommé Eisinger, fait soulever l’Autriche en faveur de Ladislas. Frédéric s’excuse toujours sur ce que Ladislas n’est point majeur. Il envoie Frédéric[1] d’Autriche, son frère, contre les séditieux, et prend ce temps-là pour se faire couronner en Italie.

Alfonse d’Aragon régnait alors à Naples, et prenait les intérêts de l’empereur, parce qu’il craignait les Vénitiens trop puissants. Ils étaient maîtres de Ravenne, de Bergame, de Brescia, de Crême. Milan était au fils d’un paysan, devenu l’homme le plus considérable de l’Italie. C’était François Sforce, successeur des Viscontis. Florence était liguée avec le pape contre Sforce ; le saint-siége

  1. Frédéric III, fils d’Ernest, dit de Fer, n’avait pas de frère qui portât le même nom que lui. Cet Ernest eut dix enfants : un seul fut nommé Frédéric (et c’est Frédéric III) ; l’autre, qui est le seul dont l’histoire s’occupe après Frédéric, est Albert ; d’où j’infère qu’il faut substituer le nom d’Albert à celui de Frédéric. C’est ce même Albert d’Autriche qui battit son frère Frédéric III, à Eins, en 1459. (Cl.)