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ANNALES DE L’EMPIRE.

L’empereur prend pour lui Vienne et la basse Autriche ; le duc Albert, son frère, la haute ; et Sigismond, leur cousin, la Carinthie.

1458. Frédéric III veut en vain avoir la Hongrie ; elle se donne à Mathias, fils du grand Huniade son défenseur. Il tente aussi de régner en Bohême, et les états élisent Georges Podibrade, qui avait combattu pour eux.

1559. Frédéric III n’oppose au fils de Huniade et au vaillant Podibrade que des artifices. Ces artifices font voir sa faiblesse, et cette faiblesse enhardit le duc de Bavière, le comte palatin, l’électeur de Mayence, plusieurs princes, et jusqu’à son propre frère, à lui déclarer la guerre en faveur du roi de Bohême.

Il est battu à Fins par Albert son frère ; il ne se tire d’affaire qu’en cédant quelques places de l’Autriche. Il était traité par toute l’Allemagne plutôt comme membre que comme chef de l’empire.

1460. Le nouveau pape Æneas Silvius, Pie II, avait convoqué à Mantoue une assemblée de princes chrétiens pour former une croisade contre Mahomet II ; mais les malheurs de ces anciens armements, lorsqu’ils avaient été faits sans raison, empêchèrent toujours qu’on n’en fît de nouveaux lorsqu’ils étaient raisonnables.

L’Allemagne est toujours désunie. Un duc d’une partie de la Bavière, dont Landshut est la capitale, songe plutôt, par exemple, à soutenir d’anciens droits sur Donavert qu’au bien général de l’Europe. Et au contraire, dans l’enthousiasme des anciennes croisades, on eût vendu Donavert pour aller à Jérusalem.

Ce duc de Bavière, Louis, ligué contre tous les princes de sa maison avec Ulric, comte de Virtemberg, a une armée de vingt mille hommes.

L’empereur soutient les droits de Donavert, ville dès longtemps impériale, contre les prétentions du duc. Il se sert du fameux Albert l’Achille, électeur de Brandebourg, pour réprimer le duc de Bavière et sa ligue.

Autres troubles pour le comté de Holstein. Le roi de Danemark, Christiern, s’en empare par droit de succession aussi bien que de Slesvick, en donnant quelque argent aux autres héritiers, et fait hommage du Holstein à l’empereur.

1461-1462-1463. Autres troubles beaucoup plus grands par la querelle de la Bavière, qui déchire l’Allemagne ; autres encore, par la discorde qui règne entre l’empereur et son frère Albert, duc de la haute Autriche. Il faut que l’empereur plie, et qu’il cède par accommodement le gouvernement de son propre pays, de l’Au-