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MAXIMILIEN II.

sa fille, avaient été énoncés en termes plus clairs, il eût prévenu des événements funestes.

On peut remarquer que cette duchesse de Bavière, Anne, avait pris, ainsi que toutes ses sœurs, le titre de reine de Hongrie dans son contrat de mariage. On peut en effet s’intituler reine sans l’être, comme on se nomme archiduchesse sans posséder d’archiduché ; mais cet usage n’a pas été suivi.

Au reste, Ferdinand laissa, par son testament, à Maximilien son fils, roi des Romains, la Hongrie, la Bohême, la haute et la basse Autriche ;

À son second fils Ferdinand, le Tyrol et l’Autriche antérieure ;

À Charles, la Stirie, la Garinthie, la Garniole, et ce qu’il possédait en Istrie.

Alors tous les domaines autrichiens furent divisés ; mais l’empire, qui resta toujours dans la maison, fut l’étendard auquel se réunissaient tous les princes de cette race.

Ferdinand ne fut couronné ni à Rome ni en Lombardie. On s’apercevait enfin de l’inutilité de ces cérémonies, et il était bien plus essentiel que les deux branches principales de la maison impériale, c’est-à-dire l’espagnole et l’autrichienne, fussent toujours d’intelligence. C’était là ce qui rendait l’Italie soumise, et mettait le saint-siége dans la dépendance de cette maison.



MAXIMILIEN II,
quarantième-troisième empereur.

1564. L’empire, comme on le voit, était devenu héréditaire sans cesser d’être électif. Les empereurs, depuis Charles-Quint, ne passaient plus les Alpes pour aller chercher une couronne de fer et une couronne d’or. La puissance prépondérante en Italie était Philippe II, qui, vassal à la fois de l’empire et du saint-siége, dominait dans l’Italie et dans Rome par sa politique, et par les richesses du nouveau monde, dont son père n’avait eu que les prémices, et dont il recueillait la moisson.

L’empire, sous Maximilien II comme sous Ferdinand Ier, était donc en effet l’Allemagne suzeraine de la Lombardie ; mais cette Lombardie, étant entre les mains de Philippe II , appartenait plutôt à un allié qu’à un vassal. La Hongrie devenait le domaine de la maison d’Autriche, domaine qu’elle disputait